L'ETRANGE VIE DE NOBODY OWENS de Neil GAIMAN
Ed Albin Michel (Wiz)
Pages : 305
Trad (anglais) : Valérie Le Plouhinec
Grand format
Genre : littérature jeunesse (fantastique)
Monsieur et Madame Owens, couple respectable résidant au cimetière, bien considérés par
leurs voisins de pierre tombale, ont adopté un petit garçon dont toute la famille a été assassinée par un mystérieux individu appelé Jack. L'enfant bien que n'étant pas mort comme les autres
résidents est devenu un libre citoyen du cimetière ce qui lui confère quelques privilèges particuliers. Il reçoit une bonne éducation de la part de ses parents adoptifs, de son tuteur Silas et
des autres membres de la communauté des morts. Mais l'assassin rode toujours.
Rien de tel que des morts pour vous apprendre la vie. Encore qu'il n'y a pas que des défunts dans un cimetière. On y trouve aussi des Chiens de Dieu, une créature mythologique un
rien obsessionnelle vis à vis de son trésor et de son Maître, ainsi que des goules, pas sympa les goules. Tous les cimetières ont une tombe pour les goules. A la description qui en est faite,
j'ai réalisé qu'effectivement le petit cimetière de ma ville natale en possède une, même que la grande attraction du coin pour les enfants pendant une période c'était d'y aller après la pluie
pour voir le cercueil flotter à travers la fissure du caveau. A part ça, ce cimetière est vraiment très laid (je jalouse férocement les cimetières anglais avec leurs espaces verts) et il est
hors de question que j'y passe le restant de l'éternité. On répandra mes cendres dans un jardin pour que je contribue à la croissance des arbres et des plantes. C'est une idée plus réjouissante à
mon goût et au moins je ne souffrirai pas de claustrophobie. Fin d'aparté.
Comme le personnage principal le petit Nobody, on découvre peu à peu ce curieux microcosme avec ses habitants (définis par leurs dates de naissance, de mort et leurs épitaphes) et ses
coutumes. Par petite touche, on entre dans une ambiance burtonienne avec beaucoup de poésie (j'ai adoré le chapitre sur la danse macabre). On y trouve aussi l'influence du Livre de la jungle, (le
livre pas le film d'animation)l'auteur en parle dans la postface avec justement ce côté mondes des hommes plus cruel que la jungle et en l'occurence dans L'étrange vie de Nobody
Owens l'extérieur du cimetière est rempli de dangers pour le héros toujours recherché par l'assassin de sa famille mais aussi l'inéluctable rupture avec ce monde étrange pour retourner
parmi les hommes au fur et à mesure que l'enfant grandi et devient adulte.
Un récit initiatique merveilleux mais je suis de parti pris vu que j'aime beaucoup beaucoup Neil Gaiman donc forcément j'étais conditionnée à aimer.