26 janvier 2007
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Il est temps de se pencher avec sérieux sur un aspect du polar trop méconnu mais cependant essentiel : la nourriture. C’est quelque chose qui m’intrigue énormément quand je lis un roman policier. Pourquoi l’auteur fait-il une fixation sur ce que peut manger le héros ? Il y a toujours un moment, où l’on va vous parler de ce que le commissaire, l’inspecteur, le détective a dans son assiette ou de ce qu’il veut manger ou de la façon dont il se nourrit. C’est systématique.Si on pense au polar historique, il est de bon ton pour mettre le lecteur dans l’ambiance de décrire des plats et la façon de se nourrir de l’époque. C’est souvent le cas avec des séries ayant pour cadre le moyen âge jusqu’au XIXème siècle. Je pense aux enquêtes de Mère Frevisse, celles de Frère Cadfaël, de Nicolas Le Floch (XVIIIème) qui pour le coup est un amateur de bonne cuisine.Dans un cadre plus moderne, il y a la série des Montalbano d’Andrea Camilleri. Lire une enquête du commissaire Montalbano c’est se préparer à avoir faim, très faim. Car le commissaire aime les bons petits plats du restaurant de Calogero et ceux préparés par sa femme de ménage et l’auteur n’hésite pas à donner les recettes de la cuisine sicilienne que savourent le héros, ce veinard.En Islande Erlendur le héros d’Arnaldur Indridason vit une relation fusionnelle avec son micro-onde. A première vue, c’est le seul appareil électroménager dans sa cuisine avec le congélateur où sont entassés ses plats cuisinés. Son collègue suédois Erik Winter commissaire de police né de la plume d’Ake Edwardson avait lui aussi le même genre de rapport avec cet appareil mais c’était avant de se mettre en ménage et maintenant qu’il est papa, les petits plats maisons sont devenus plus fréquents. Leur collègue le détective Varg Veum en Norvège est lui aussi un habitué du micro-onde .La cuisine semble être un élément essentiel de tout bon polar qui se respecte. C’est le premier truc que je repère dans un nouveau roman, l’instant où on se met à table et pas seulement pour les aveux. Et je viens d’écrire la note la plus futile et sans intérêt de ce blog mais je ne savais pas quoi vous raconter aujourd’hui…vous avez le droit de vous abstenir de lire ces lignes.Cuisine et polar toujoursParlons encore de ce brave Nicolas Le Floch qui en bon gourmet nous fait bénéficier de ses heureuses rencontres avec des cuisinières toutes prêtes à lui refiler leurs meilleures recettes.Nicolas vit au XVIIIème siècle et par conséquent les bons petits plats qui lui sont mijotés feraient bondir n'importe quel diététicien spécialiste de la minceur mais ce n'est rien face à ce que peut engouffrer Frère Antoine dans Le poignard et le poison de Marc Paillet autre polar historique qui n'est pas en reste question victuaille mais pour le coup, moi cela m'écoeure plus qu'autre chose.Par contre avec la série des Carnets de Max Lieberman le héros de Franck Tallis, là je me régale. Il est surtout question de patisseries, de patisseries viennoises servies avec le café ou plutôt les cafés qui sont aussi variés que les petites douceurs qui les accompagnent,. Rien que la description de ces petites merveillesme fait saliver comme la Mozart Torte (damier coloré de biscuit au chocolat et à la pistache surmonté d'une piécette en massepain à l'effigie du grand compositeur). Du coup, j'ai bien rigolé au passage où Max tente d'avaler les biscuits secs venus d'Angleterre de son amie Amelia. On voit bien qu'il fait un gros effort pour ne pas tout recracher.Pour finir petits bonus :La Série Noire vous propose Le livrede cuisine de la Série Noire (298 recettes et la participation de six grands chefs). Vous en rêviez, ils l'ont fait.Et puis je vous conseille également une anthologie : 30 recettes pour crime parfait de Roland Lacourbe avec une préface du tonnerre en prime.