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  • : A Livre Ouvert...
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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 02:56
LAMBEAUX de Charles JULIET
Ed P.O.L/157 P
 
Récit en deux parties : l'auteur évoque d'abord sa mère biologique qu'il n'a jamais connue et sa vie jusqu'à ses débuts d'auteurs.
 
Lu d’une traite (déjà un bon signe). Quel plaisir de lecture que ce livre. Il en devient trop court évidemment. L'écriture très simple sans emphase nous plonge émotionnellement dans le monde intérieur de l'auteur et celui de sa mère cela sans doute grâce au parti pris d'utiliser la deuxième personne du singulier. D'entrée, nous sommes partie prenante dans le récit. Sans sombrer dans le misérabilisme, Juliet parvient à transmettre toute la détresse de cette mère qui connaîtra une fin tragique et son sentiment de culpabilité par rapport à sa mort.
 
 
JOURNAL I (1957-1964) de Charles JULIET
Ed Hachette/321p
 
Celui qui ne s’est pas détaché de soi, n’a pas fait retour sur lui-même, n’a pas failli commettre n’importe quoi pour vaincre la conscience de son néant, celui-là qui n’a pas été un jour où l’autre brisé, détruit, annihilé, sera à jamais incapable d’admettre l’autre dans sa toujours confondante vérité, de lui offrir sa chaleureuse et tonique compréhension (30 décembre 1964)
 
Ainsi s’achève la première partie de ce journal qui tient plus de recueil de réflexions sur l’écriture, la solitude, le désespoir avec toujours en toile de fond la tentation du suicide qui semble être une obsession chez Juliet à cette époque de sa vie. J’existe à mes côtés et regarde vivre ma doublure (23 janvier 1960) Si l’ensemble n’est guère joyeux, il est possible néanmoins de trouver une phrase, une idée, que l’on peut appliquer à soi-même mais aussi de découvrir les développements de l’auteur sur l’écriture et la façon dont il l’appréhende et c’est toujours intéressant.
 
On n’écrit jamais un livre. Chaque jour, on peine sur quelques phrases, on noircit une ou deux pages et après des mois on s’aperçoit qu’un ouvrage s’est construit. De même on ne vit jamais la vie (20 juin 1961)
 
L’œuvre est toujours inférieure au rêve dont elle est née. D’où ce ressentiment qui pousse le créateur à la détruire. Ou à ne cesser de la reprendre et de la modifier.
Ecrire c’est affronter à chaque mot ses manques, ses limites et encaisser l’humiliation de ne pouvoir les dépasser (15 septembre 1959) 
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commentaires

F
Tu me donnes envie de lire le premier tome de son Journal que pour ma part je lis à l'envers ;-) J'ai toujours craint que les premiers tomes seraient plus pénibles, plus lourds que les derniers et c'est vraisemblablement le cas, seulement à l'époque où j'ai découvert Juliet je ne pouvais me permettre de lire son désespoir. Il faudrait que je reprenne le 4ème volume (lu le 5 et le 6). Mais le problème avec Juliet c'est qu'il me touche tellement qu'il me bouleverse trop. Je dois le lire seulement quand je n'ai rien d'autre à faire, durant les vacances par exemple, sinon je n'arrive plus à me concentrer sur autre chose. Pour moi, c'est le summum d'une relation entre un écrivain et son lecteur, cette communion... Merci Chimère de me rappeler que je n'ai lu aucun Juliet l'an dernier et que c'est bien honteux ;-)
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F
Après avoir aimé Lambeaux, en lisant ton billet sur son Journal, je pense que j'aimerais tout autant ! ;-)
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Y
Ciel encore un auteur que je ne connais pas... mais ils sont PLEINS... est-ce que je pourrais lire tout ce qui me fait envie ?
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G
J'ai beaucoup aimé Lambeaux. Un ton juste, pas larmoyant et très fort.
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C
Court et bien, j'espère que tu vas aimer.
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