SUR LES TRACES D'UN ESCROC de
Sabrina JEFFRIES
Titre original : Never Seduce a scoundrel
Ed J'ai Lu
Pages : 314
Trad (anglais) : Béatrice Pierre
Format poche
Coll : Aventures et Passions
Genre : Harlequinades 2010
Après l’épisode plutôt fade de La fée de l’aurore, j'ai pu relevé ces Harlequinades avec un peu plus épicé venant tout droit de la collection Aventures et Passions de J’ai Lu : Sur les traces d'un escroc est la traduction très fidèle de Never seduce a scoundrel mais passons. Passons également sur l'illustration qui n'évoque pas vraiment le sujet : pour une romance censé se passer en 1818 en Angleterre, je ne suis pas sure qu'elle soit des plus pertinentes. Mais foin du flacon, tant que l’ivresse est là.
Or donc, nous faisons connaissance avec Amelia, jeune fille au caractère bien trempé qui grâce au remariage de son père peut à nouveau goûter à l'opulence et aux bals de Londres puisque belle-maman est riche. Et c'est à un bal qu'elle rencontre Lucas Winter officier de l'armée américaine en mission pour son gouvernement : mettre la main sur une aventurière qui aurait volé beaucoup d'argent à l'oncle Sam. Seul indice, l'indélicate dame se serait mariée récemment à un lord anglais. Et la belle-mère américaine et riche d'Amelia correspond tout à fait au profil. C'est par hasard qu'Amelia apprend la véritable nature de la mission du séduisant mais irrascible officier. Bien décidée à sauver sa famille d'un scandale, elle décide de le séduire afin d'en apprendre plus sur ses intentions et mieux les prévenir. Lui de son côté a besoin de renseignements sur la belle mère d'Amelia et quoi de mieux que de flirter avec la jeune femme pour obtenir des informations et pouvoir appréhender la suspecte.
A partir de là, nous avons droit à pas mal de péripéties ponctuées de bon nombres de très brûlantes scènes de galipettes, peut-être même un peu trop. La palme revient à la mémorable nuit de noce (oui parce qu'entre temps, nos deux héros se sont mariés en Ecosse) où la question de la virginité de l'épouse pose des problèmes anatomiques avant de passer à l'acte.
Il y a aussi un rival amoureux (dans sa tête à lui le rival. Parce qu'entre un beau et ténébreux héros et un vieux marquis pervers et complètement dégénéré du bulbe, y a pas photo n'est ce pas ?) qui organise l'enlèvement avec mariage forcée mais heureusement le héros veille et sauve la belle tout en ne perdant pas de vue ses objectifs d'espion pour l'armée américaine.
Il y a également l'inévitable noble écossais devenu brigand (forcément on est en Ecosse, il faut bien un peu de kilt dans le décor) qui organise une demande de rançon mais nos héros sont des champions de l'évasion et les acolytes du brigand ne sont pas des surdoués du quotient intellectuel ce qui aide bien.
Et puis, il y a l'ultime obstacle au bonheur : la confrontation avec belle-maman...alors coupable ou pas ? L'inflexible Lucas Winter va t-il mettre la mère de sa femme en prison ou laisser tomber ? Est ce qu'enfin Amelia qui rêve d'aventure va pouvoir partir à dos de chameau dans le désert avec son merveilleux et séduisant mari ? On se doute que tout va bien finir bien entendu.
En attendant, j'ai trouvé que les personnages étaient plutôt sympathiques à suivre bien que Lucas dans le genre têtu et pas discret (pour un espion, bonjour la crédibilité) dans sa recherche et sa haine des anglais était parfois un peu lourd. Heureusement il se rattrape bien dans sa relation avec Amelia. Elle par contre, rien à dire. Pour une fois, ce n'est pas à une cruche ascendant potiche à laquelle nous avons droit mais à une jeune femme intelligente, aventureuse, drôle, lisant des contes orientaux érotiques avec ses copines (ce qui nous vaut de très belles phrases à double sens concernant le sabre du major Winter), se débarassant d'encombrants soupirants avec du thé au purgatif, et prête à toutes les positions du kama sutra s'il le faut pour sauver sa famille de la ruine et du déshonneur (brave fille). Bon l'histoire est un peu tirée par les cheveux, les méthodes d'investigation de Lucas pas franchementcrédible mais dans ce genre là, la déconnexion des neurones est recommandée et de toute façon le plus important y est à savoir : l'histoire d'ammûur !
Reste quand même de nombreuses questions non résolues : qui est le cousin bienfaiteur de Charlotte (la charmante dame qui sert de chaperon à Amelia) ? Pourquoi tant de haine pour le père de la meilleure amie d'Amelia de la part du brigand en kilt ? Pourquoi l'héroïne fait-elle une fixation sur les chameaux ? Aurai un jour les réponses à ces questions fondamentales ?