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  • : A Livre Ouvert...
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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 00:00

 

 

le-cheval-soleil.jpgLE CHEVAL SOLEIL de Steinnun SIGURDARDÓTTIR

Ed 10/18

Pages :

Trad (islandais) : Catherine Eyjolfsson

Format poche

Genre : littérature islandaise

Prix Chimérique


 

Je pensais me passer de prix chimérique cette année, mais je viens de trouver mon petit bijou scandinave personnel qui va m'accompagner encore longtemps dans ma vie de lectrice.


Ce fut ma naissance qui entraîna la dissolution de l'orchestre de mandolines de Reykjavik.(extrait).

 

Rien de tel que cette première phrase pour éveiller la curiosité, et pour savoir que l'on est entre de bonnes mains et que la suite va être un vrai plaisir. L'histoire par contre, n'est pas franchement guillerette et les amateurs de fin heureuse seront forcément déçus.

 

Lilla raconte dans le désordre, du passé au présent, elle fait le compte de sa vie pas bien enthousiasmante à la faveur de ses retrouvailles avec celui qui aura été son plus grand amour. Elle voit cette rencontre comme une seconde chance pour enfin connaître le bonheur mais le destin est parfois très capricieux.

 

Récit élliptique, et livré en puzzle chroniologique, petit à petit se devine les événements de l'enfance avec des parents plus occupés à prendre soin des enfants malades des autres que des leurs en bonne santé et qui n'ont donc pas besoin d'eux, un mariage de raison plutôt que d'amour, le choix d'être infirmière en soins palliatifs,  la parenthèse enchantée du grand amour et l'espoir d'une seconde naissance et d'une seconde vie plus sereine. Je n'ai pas lâché une seule fois ce court roman, j'ai pleuré comme une madeleine à la lecture de ce dernier coup du sort qui amènera les merveilleuses et déchirantes dernières pages. Alors certes, on sourit peu, mais parfois dans la vie terne et grisâtre de Lilla on entrevoit de merveilleuses trouées lumineuses qui touche au coeur.

 

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 07:27

Les monstres de TempletonLES MONSTRES DE TEMPLETON de Lauren GROFF

Ed Plon

Pages : 430

Trad (anglais): Carine Chichereau

Grand format

Genre : littérature américaine

 

 

 

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Oui un prix chimérique de plus parce que j'ai su en quelque pages que j'allais dévorer ce roman avec gourmandise et que j'allais même le relire avec toujours le même plaisir. On y trouve des secrets de famille enfouis et totalement ahurissants, des personnages comme on n'en fait rarement, un monstre plein de choses délicieuses qui font mon bonheur de lectrice.

 

 

« Le jour où je revins à Templeton en pleine disgrâce, le cadavre d'un monstre mesurant près de seize mètres émergea à la surface du lac Glimmerglass »(extrait)

 

 

Willie Upton revient dans sa petite ville natale suite à une rupture amoureuse. Elle y retrouve Vi sa mère, ancienne hippie devenue baptiste fervente et courtisée par un pasteur. Or dans le même temps, un animal inconnu de taille énorme est retrouvé mort flottant à la surface du lac et met la ville sans dessus dessous. Pour couronner le tout, Willie apprend de sa mère qu'elle n'a pas été engendrée suite à ses frasques de jeunesse à San Francisco mais par un homme vivant à Templeton lui aussi descendant comme les Upton du fondateur de la ville Marmaduke Temple père du grand écrivain Jacob Franklin Temple. Willie va donc tout faire pour retrouver son géniteur et pour cela, il lui faudra fouiller dans la généalogie et les secrets de sa famille.

 

 

C'est sur ces bases là que s'enchevêtrent la quête du père de Willie, la question du monstre qui a toujours existé dans l'esprit des habitants de Templeton depuis des générations, l'histoire de la ville et de ses habitants qui se mêle à celle de la famille fondatrice les Temple dont Willie est une descendante non légitime.

 

Ponctué des différents points de vue de personnages morts ou vivants, par des documents et photographies de la famille ou des relations de la famille Temple, le récit alterne avec le passé, le présent, les problèmes de Willie, de sa meilleure amie Clarissa, les relations mère/fille, les retrouvailles avec d'anciens camarades de lycée, les incroyables imbroglios généalogiques de la famille. Le tout donne une histoire fascinante et passionnante à suivre dans ses rebondissements. Et on s'aperçoit que finalement, les gens ne sont jamais ce que l'on croit, et que la réalité historique est sujette à caution même avec des documents à toute épreuve.

 

Et non seulement, l'histoire est un vrai bonheur à suivre mais l'auteur semble s'être ingéniée à donner à ses personnages des noms surprenants et qui interpellent bien comme le fondateur Marmaduke, mais aussi la gouvernante Remarkable Prettybones, mais mon préféré c'est le pharmacien Aristabulus Mudge dont le nom ne dépareillerait pas dans le monde d'Harry Potter (en plus il a l'air de fabriquer des potions un peu spéciales ce brave homme). Je sais que c'est un peu superficiel mais c'est le petit plus qui m'a conquise en plus du récit, qui se présente comme un assemblage de diverses formes comme le roman épistolaire, le journal intime, etc...Dans un sens c'est toujours surprenant ce qui s'y passe ou ce qu'on croit qu'il va se passer mais en fait non on y était pas du tout et j'ai eu beaucoup de plaisir à me laisser emporter dans l'imaginaire de Lauren Groff qui est riche et dense à souhait avec des personnages intriguants, fascinants, attachants, humains dans leurs qualités et défauts. A conseiller absolument. En plus il vient de sortir en poche chez 10/18. 

 

 

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 07:22
Le prince des maréesLE PRINCE DES MAREES de Pat CONROY
Ed Pocket

Pages : 1070
Trad (anglais, Etats Unis) : Françoise Cartano
Format poche
Genre : littérature américaine




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Alors attention, là on touche au génie. La preuve en est que j'ai sorti le logo prix chimérique pour ce roman fleuve, et il le mérite bien. Je ne pensais pas remplir cette catégorie si près de la fin de l'année mais il se trouve que j'ai été comment dire...totalement transportée pendant des jours dans ce livre sans pouvoir penser à autre chose qu'à ces personnages, ces histoires de familles si complexes, atroces, drôles,  et fabuleuses. Si vous n'avez toujours pas lu Le prince des marées, je vous le dis : faites le ! Si vous ne devez prendre qu'une seule bonne résolution cette année ce sera celle-ci.

Le récit commence quand Tom Wingo ancien entraîneur et professeur d'anglais au chômage, est appelé à se rendre à New York après une énième tentative de suicide de sa soeur jumelle Savannah par la psychiatre  qui l'a prise en charge Susan Lowenstein. Tom se lance donc à raconter ses souvenirs et l'histoire de sa famille. Il était une fois, trois enfants : Luke, Tom et Savannah qui vivaiten à Colleton en Caroline du Sud avec leurs parents sur l'île Melrose...

J'avais emprunté le livre à la bibliothèque et quand j'ai pris conscience que j'aurai du mal à lâcher prise dans ma lecture, j'ai opté pour foncer dans mon antre de tentation préféré (comprenez une librairie) et acheter le livre rien que pour pouvoir prendre tout mon temps et m'offrir le luxe de relire des chapitres entiers pour mon plaisir sans être pressée par le délai de rendre les emprunts. Et quand, j'en suis au point de préférer acheter en cours de lecture un livre que je viens d'emprunter c'est que je suis tombée sur une perle, un trésor fabuleux  qu'il faut avoir dans sa bibliothèque personnelle là maintenant, tout de suite. J'y étais allée un peu à reculons avec ce livre par peur d'être déçue et mon seul regret finalement c'est de ne pas l'avoir lu plus tôt.


Je ne vais pas tout vous raconter parce qu'on en aurait pour une année entière et ce serait vous gâcher pas mal de surprises au cours de la lecture. Sans jamais tomber dans le pathos, et le misérabilisme a outrance, l'auteur dévoile une histoire dense, complexe avec d'incessants allers et retours du présent au passé et inversement. Et puis, il truffe son récit d'aventures et de personnages hors normes (mention spéciale aux grands parents Wingo), j'ai adoré la folle équipée pour sauver Snow le marsouin albinos et applaudi des deux mains, j'ai ri à l'épisode du pari de dingues de grand père Amos pour récupérer son permis de conduire et pleurer quelques lignes plus loin à son enterrement.Et ce ne sont que deux exemples parmi d'autres. Je me suis attachée à Tom le narrateur, j'ai parfois eu envie de le secouer comme un prunier pour qu'il ne fasse pas la "bêtise" qu'il a faite d'ailleurs (j'en ai pleuré qu'il ait fait un choix pareil) mais en même temps c'est fidèle à son caractère. A côté sa soeur jumelle est un personnage plus tourmenté par le passé, avec des traumatismes trops lourds à gérer et le grand frère reste un mystère malgré son côté extrêmement lumineux et touchant. Même le père tortionnaire suscite une forme de compassion.

A côté de ça, l'écriture est fabuleuse de richesse et de fluidité. Le roman se lit, se dévore, se vit réellement. grâce à al description des paysages, des moeurs de la petite ville sudiste de Colleton. On sent que dans ce type d'environnement, les trucs les plus ahurissants deviennent plausibles et il y en a dans le sillage de la famille Wingo.

Comme je le disais plus haut, si vous ne lisez qu'un seul livre cette année, lisez celui-ci. Vous me ferez plaisir et vous ferez plaisir à Cuné également qui milite depuis longtemps pour faire de ce titre le livre indispensable aux LCA.


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Et je boucle
au moins un défi 2009



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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 11:08

ROI DU MATIN, REINE DU JOUR de Ian MC DONALD
Ed Denoël Lune d'Encre
Pages : 480
Trad : Jean-Pierre Pugy
Grand Format
Genre : fantasy ?

"La chasse de Ceux qui vivent éternellement partis aux trousses d'un cerf aux bois d'or dans la forêt de la nuit en compagnie de leurs chiens aux oreilles écarlates. Ecoute ! Ne les entends-tu pas aboyer ? N'entends-tu pas tinter les clochettes d'argent des harnais de leurs chevaux ?" Extrait du Journal d'Emily Desmond.

Je commençais à désespérer mais il y aura bien au moins un prix chimérique pour cette année 2009 et je suis ravie que ce soit ce roman dont j'espérais beaucoup qui remporte la palme.  

Eté 1913,  Emily jeune adolescente, fille d'un astronome entre en contact par le biais du bois de Bridestone avec le surnaturel et les créatures légendaire du folklore irlandais. Et pendant que son père se lance dans la fabrication d'un système de communication avec d'hypothétiques extra terrestres voyageant dans le sillage d'une comète, Emily se perd de plus en plus dans l'autremonde...
Bien des années plus tard,  Jessica jeune fille mythomane et agressive est amené à consulter un psychiatre sous la pression de sa famille. Parallèlement, deux clochards un peu étranges rodent autour d'elle et semblent vouloir la protéger d'une force magique et malfaisante..
Epoque moderne, Enye est publicitaire le jour, et la nuit armée de deux katanas, elle combat des créatures surnaturelles venues  de l'autre monde et pas pour son bien....

 Divisé en trois partie, chacune racontant l'histoire d'une des trois jeunes femmes et leur époque, le livre s'inspire de l'Irlande, ses légendes et son histoire tout en restant dans un cadre très réaliste où le surnaturel s'immisce par petites touches dans le décor. Mais plus on avance vers la période moderne, plus les manifestations se font rares, marginales, cachées par la nuit mais aussi plus sombres et violentes et les pouvoirs des personnages féminins sont plus faibles au fur et à mesure ( Emily a une sensibilité plus accrue au surnaturel, aux mythes et légendes que Jessica qui a besoin de l'hypnose pour s'éveiller à son don et ne le contrôle pas vraiment tandis qu'Enye a besoin d'une drogue spéciale, la Shekina, pour accéder au monde magique contrairement à celles qui l'ont précédée).  

Il y a un peu de  La forêt des mythagos de Robert Holdstock dans ce roman foisonnant aux personnages féminins à la personnalité attachante et intriguante et cette inspiration est très bien amenée dans l'histoire. On y trouve aussi une interrogation intéressante sur la fantasy et ses lecteurs : qu'est ce qui fait que l'on préfère se réfugier et se projeter dans les anciennes légendes, les vieux mythes même dans notre époque moderne et pourquoi de nouvelles légendes contemporaines n'apparaissent jamais ?

Une pensée angoissante m'assaille au coeur de la nuit : n'avons-nous pas perdu d'une manière ou d'une autre la capacité d'engendrer de nouveaux mythes adaptés à une société technologique ? Nous nous rabattons vers des archétypes mythiques d'un autre âge, une époque où les problèmes étaient plus simples que les nôtres, parfaitement définis. Il était alors possible de les résoudre d'un coup d'épée, une arme baptisée Duralibur ou quelque chose d'approchant. Nous avons créé un monde pseudo-féodal rassurant et stérilisé de trolls, d'orques, de mages, de chevaliers, de guerrières aux seins aussi plantureux que leurs armures sont succintes et de Maîtres du jeu ; un monde où le mal est personnifié par des hordes de méchants gobelins qui veulent envahir le pays des gentils Hobbits et non par la famine dans la corne de l'Afrique, l'esclavage des enfants dans les ateliers philippins, les caïds de la drogue colombiens, une économie de marché sans aucun garde-fou, les polices secrètes, la destruction de la couche d'ozone, la pornographie enfantines, les snuffs movies, le massacre des baleines et la déforestation des tropiques. Où est le héros qui nous sauvera d'une catastrophe écologique ou renflouera un compte drainé par une carte de crédit ? Où sont les Sagas et les Eddas des grandes cités ? Où; sont nous Cuchulain, Roland et Arthur ? Pourquoi nous tournons nous vers ces guerriers d'une époque où tout était plus simple, quand le noir était noir et le blanc aussi blanc qu'un drap lavé avec une lessive bio. Où sont les Adaptateurs capables de façonner nos rêves et nos terreur, nos espoirs et nos peur, pour les transmuer en héros et en méchants de l'âge de l'or noir
(extrait)

Que du bonheur ce livre avec une belle écriture et beaucoup d'inventivité ! J'ai beaucoup, beaucoup aimé chaque personnage féminin, Emily, Jessica et Enye qui sont toujours à la lisière de la folie ou de la sorcellerie entre la réalité ou l'autremonde. J'ai adoré notamment tout un passage sur l'imaginaire de l'enfance où avec quelques gommes, figurines ou cailloux, on invente tout un monde accompagné de ses peuples, royaumes et histoires. Cela m'a rappelé quelques merveilleux souvenirs de ma propre enfance. A la limite j'aurai aimé carrément une histoire dans l'histoire de ce fameux monde imaginaire très attachant.

Ce n'est pas de la fantasy pure, c'est un roman avec des tranches de surnaturel dedans et une interrogation judicieuse sur le besoin du merveilleux qui existe en chacun de nous. Un gros coup de coeur.


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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 07:17


Non vous ne rêvez pas, voici le retour du prix chimérique, peut-être même le seul de l'année 2008 en espérant que 2009 sera plus prolifique. Lorsque machinalement en arrivant en fin de lecture, je reviens aux premières pages d'un livre pour relire automatiquement l'histoire, c'est que je suis tombée sur un petit trésor personnel, le genre qui va m'accompagner pendant quelques années et c'est le cas avec ce roman qui avait fait le tour de pas mal de blogs en son temps

LE TREIZIEME CONTE de Diane SETTERFIELD
Ed Pocket/563p
Trad (anglais): Claude et Jean Demanuelli


Vida Winter auteur de romans à succès, arrive à la fin de sa vie et souhaite pour la première fois raconter son histoire, la vraie, pas celle qu'elle n'a jamais cessé d'inventer en des dizaines d'histoires romanesques et totalement fausses pour les journalistes. Elle demande l'aide d'une biographe amateur, Margaret Lea qui est probablement la seule personne au monde à n'avoir jamais lu un roman de Vida Winter.

Je ne vais pas en dévoiler plus pour les quelques rares lecteurs qui n'ont encore pas lu ce roman et je ne saurai trop leur conseiller de se précipiter pour le faire, mais dès les premières pages j'ai été scotchée à mon livre et j'ai eu du mal à en sortir pour des choses aussi triviales que manger ou dormir par exemple. Plus j'avançais dans les mystères et les secrets que laissent volontairement planer l'auteur, plus je voulais savoir le fin mot de l'histoire. Il y a tout là dedans pour me plaire, des personnages excentriques, des secrets de famille avec leurs cadavres dans les armoires ou sous le plancher c'est selon, un soupçon de roman à énigme aussi. C'est que Margaret a du pain sur la planche pour vérifier la véracité du récit de cette vieille dame qui a toujours menti sur sa biographie. Petit à petit, l'épais brouillard autour de sa vie se disperse lentement et bien entendu, il est impossible de lâcher tout le récit quand enfin toute la lumière est faite. Ce que je n'ai pas pu faire. Je n'avais rien vu venir de la résolution du mystère et j'aodre quand je ne vois rien venir et que le récit arrive à me surprendre jusqu'au bout. Gros coup de coeur donc pour ce roman à mettre en tête de liste de votre LAL si vous ne l'avez pas encore lu.

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 20:31
 

Après avoir longuement débattu avec le jury composé de moi et de moi-même, le prix chimérique est donc attribué à un roman, un grand, un qu’on ne lâche pas avant la fin, un qui vous donne à respirer un grand bol d’air et vous donne envie de grands espaces avec des cow boys, des indiens, des chevaux, des bisons, de l’aventure et du romanesque.


LA DERNIERE TRAVERSEE de Guy VANDERHAEGHE
Ed Albin Michel/461p
Trad (anglais, Canada) : Michel Lederer

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1871, deux frères quittent l’Angleterre pour l’Amérique. Leur père leur a demandé de retrouver leur frère parti en compagnie d’un prédicateur et dont on est sans nouvelle. Les accompagnent dans leur traversée du Nord Ouest de l’Amérique, Lucie Stoveal qui veut venger la mort de sa petite sœur et poursuit donc ses assassins, Custis Straw amoureux de Lucie et rongé par des souvenirs de guerre traumatisants, son ami Aloysius Doyle soucieux de lui éviter des ennuis, un métis Jerry Potts qui sert de guide à ce beau monde, et les autres…
 
L’épique mêlée à l’intimiste c’est une des grandes réussites de ce roman. Entre deux chapitres où les événements se précipitent, un personnage parle et se raconte, sa vie, son enfance, ses traumatismes, ses rêves et aspirations. Et quels personnages ! Vous avez le choix entre Addington, lord anglais obsédé par la chasse, officier en disgrâce, totalement mégalomane, et vraiment mais alors vraiment pas net, son frère Charles peintre raté, désireux de retrouver son jumeau Simon, le frère disparu, lui-même va se révéler surprenant, Lucie femme rebelle qui ne s’en laisse pas compter et avec les deux pieds sur terre, Custis qui ne se remet pas de son passé de soldat, Jerry Potts, métis entre deux peuples, perdu entre deux cultures et accepté nulle part, que du beau monde quoi. Et quand ils voyagent ensemble, il y a forcément des étincelles. Du roman, du vrai, avec de bons morceaux d’amour, de haine, de rêve, de vengeance, de quête initiatique dedans. De quoi vous faire voyager loin sans bouger de votre coin lecture favori et bien douillet. 

Et bravo à Papillon qui gagne toute l'estime du jury pour avoir trouvé la bonne réponse
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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 02:44

Après une petite mise en sommeil, le prix chimérique est de retour. Oui je sais que cela vous a manqué. Et il revient pour une œuvre curieuse pleine de poésie et de tendresse. J’ai croisé cette petite merveille totalement par hasard et j’ai craqué pour le dessin et l’ambiance. L’auteur est chinoise et il s’agit de sa première publication.
MY WAY 1 de JI DI
Ed Xiao Pan/124p
 
 
C’est un drôle de bonhomme au chapeau qui voyage sans but réel et qui croise des personnages, une jeune fille et son bocal à poisson rouge, un aviateur qui ne rêve que de voler, un magicien aux étoiles. Tour à tour, ils racontent leur histoire et leur recherche personnelle du bonheur et de l’amour. Chaque histoire est entrecoupée d’un texte qui reprend le thème développé en image. C’est un univers très étrange, qui garde sa part de mystère expliquant le côté poétique et onirique de chaque image. Qui est le bonhomme au chapeau qui a un cœur rouge cousue sur la poitrine de son costume, d’où vient-il ? Qui sont ces gens qu’il croise ? Dans quel monde vivent-ils ? Autant d’information laissée à l’imagination du lecteur. Toujours est-il que j’ai eu le coup de foudre pour le dessin, les couleurs et l’ambiance de ce livre. En attendant le tome 2 en juillet, vous pouvez admirer quelques oeuvres sur le blog de l’artiste.
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5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 02:36

Cela faisait des mois que je rêvais de le lire et j’avais terriblement peur d’être déçue pour avoir trop attendu de ce livre. Il n’en est rien, je l’ai lu d’une traite sans lâcher sauf le temps de récupérer mon mouchoir pour essuyer mes petits yeux émotifs. Ce roman mérite bien son prix chimérique et moi je suis encore toute remuée.
 
LE CHEMIN DES AMES de Joseph BOYDEN
Ed Albin Michel/390p
Trad (anglais Canada) : Hugues Leroy
 
Il était une fois deux amis Elijah et Xavier deux indiens du peuple Cree qui étaient partis à la guerre là-bas en Europe dans les tranchées. Quelques années plus tard, en 1919, en Ontario, Niska une vieille indienne attend sur le quai d’une gare le retour d’Elijah l’ami de son neveu Xavier mort là-bas mais c’est bel et bien Xavier qui descend de ce train totalement méconnaissable et l’apparence d’un mourant. Durant les trois jours qu’il faut pour les ramener chez eux, chacun des deux plongent dans leurs souvenirs…
 
 Dès le début, c’est une certitude, c’est du grand roman, le genre qui ne vous lâchera plus jusqu’à la fin et après. De l’enfer des tranchées aux forêts du Canada, le parcours de Xavier, Elijah et Niska est décrit avec talent et la tragédie qui se prépare devient de plus en plus palpable au fur et mesure que les pages tournent. Mais loin de se révéler déprimant le récit devient une célébration de la vie et contient beaucoup d’espoir pour l’avenir. Ce sont effectivement les personnages qui portent ce roman et surtout l’impact que la guerre aura sur eux :la lente et terrifiante transformation d’Elijah et la décision que devra prendre son ami et frère, décision qui le hantera jusqu’au bout, tout cela dans l’ambiance apocalyptique de la guerre. Au départ, on peut se demander pourquoi l’auteur a mêlé également les souvenirs des rites, coutumes et croyances indiennes de Niska, considérée comme une femme aux pouvoirs mystiques, à ce drame mais plus on avance et plus on comprend qu’il y a un lien entre les deux récits et que les souvenirs de Niska ne sont pas anodins. Un livre magnifique qui laisse présager que l’auteur est un futur grand.
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2 janvier 2007 2 02 /01 /janvier /2007 00:10

Et voici le temps venu du prix chimérique du mois de décembre. Non ce prix n'est pas mort et enterré la preuve la voilà avec ce livre qui comme pour  Une histoire de la lecture  est indispensable.  
 
 
LA BIBLIOTHEQUE LA NUIT d'Alberto MANGUEL
Ed Actes Sud/296p
Trad (anglais) : Christine Leboeuf
 
Ca commence par une photo, celle d'une pierre gravée, avec en légende en dessous : Tout ce qui reste d'une bibliothèque athénienne : un avis indiquant que l'établissement est ouvert de la 1ère à la 6ème heure et qu'il « est interdit d'emporter des oeuvres ».
 
Si vous ne connaissez pas Alberto Manguel, je ne saurai trop vous conseiller de vous précipiter pour découvrir son essai Une histoire de la lecture et ensuite de lire La bibliothèque, la nuit ou de faire l'inverse mais de toute façon lisez ces deux livres. Vous allez adorer. Il y a une complicité évidente entre Manguel et son lecteur, il partage la même passion : la lecture. Et quel que soit le degré d'érudition de chacun, on finit par le comprendre parce qu'il parle notre langue, celle du lecteur. Et donc après la lecture décortiquée dans Une histoire de la lecture passons au contenant : les bibliothèques. De l'agencement aux bibliothèques imaginaires, de l'émergence du support numérique aux cartons pleins entassés chez soi, c'est un vrai voyage dans le monde du livre avec des paragraphes que l'on lit, relit avec bonheur, des photographies, gravures, des anecdotes passionnantes, bref que du plaisir. C'est un essai et ça se lit comme un roman, sans se sentir dépassé une seule fois par la vaste érudition de l'auteur qui nous parle de sa bibliothèque et un peu de la notre aussi.
Mon seul regret : que la fantastique bibliothèque de l'université invisible du disque monde de Pratchett n'apparaissent pas dans ce livre, seule bibliothèque avec un orang-outan comme bibliothécaire et qui permet de voyager dans le temps voire de passer dans d'autres bibliothèques d'autres dimensions et univers pour peu que l'on soit assez dingue pour s'aventurer dans ses rayons.
 
Nous cheminons au travers d'interminables rayonnages de livres où nous choisissons tel ou tel volume sans raison apparente : à cause d'une couverture, d'un titre, d'un nom, de ce quelqu'un a dit ou n'a pas dit, à cause d'une intuition, d'un caprice, d'une erreur, parce que nous croyons pouvoir trouver dans ce livre, tel récit, tel personnage ou tel détail, parce que nous pensons qu'il a été écrit pour nous, parce que nous pensons qu'il a été écrit pour tout le monde sauf pour nous et voulons découvrir pourquoi nous avons été exclus, parce que nous avons envie de nous instruire ou de lire ou de nous perdre dans l'oubli. (extrait)
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5 novembre 2006 7 05 /11 /novembre /2006 10:17

On quitte un instant le monde merveilleux du nanowrimo pour un autre merveilleux monde : l’inévitable événement mensuel : le prix chimérique est de retour. Et aujourd’hui place au rêve, au beau livre atypique et original. Le grand gagnant du mois d’octobre est
 
LE LIVRE DE FEES SECHEES
DE LADY COTINGTON (Terry Jones)
Ed Glenat
Trad : Jean Moritz
Calligraphie : Isabelle Merlet
 
Tout le monde connaît cette fameuse photographie parue en 1907 montrant une jeune fille refermant un livre d’où semble sortir une fée. Cette jeune fille c’est Lady Cotington qui toute sa vie vécu en compagnie de ces créatures invisibles et eut des relations parfois houleuses avec elles. Le livre de fées séchées est donc à la fois le journal de cette femme qu’elle tenait depuis son enfance et aussi une collection de fées qu’elle s’est constituée tout au long de sa vie.
Le livre se présente comme un journal intime et manuscrit. Il est raturé et des fautes se sont glissées dedans ou ont été corrigées. L’écriture s’affine au fur et à mesure que Lady Cotington passe de la petite enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte. Et puis il y a les dessins. Des fées parfois grotesques comme si elles avaient réellement été serrées entre deux pages à la manière des fleurs d’un herbier. Elles ont parfois l’air surpris ou amusée de se retrouver là. Lady Cotington raconte des histoires sur qui elles sont et leurs pouvoirs. Et puis, il y a ces pages scellées en fin de volume par Lady Cotington elle-même pour la protection des innocents.
Objet très beau visuellement, ce livre néanmoins présente l’autre revers de la médaille et le secret de la vie de recluse de cette femme qui reçue quatorze demandes en mariage et les refusa toutes. C’est que sa vie fut loin d’être idyllique au milieu de ces êtres surnaturels. Et certains de leur mauvais tour ont rendu son existence très difficile. Les fées ne sont pas toujours bienfaisantes. Elles ont leur propre façon d’agir avec ceux qui peuvent les voir et les clouer dans les pages d’un livre. Réfléchissez y bien avant de vous lancer vous aussi dans la récolte de fées.
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