Trad : André Belamich
Ann Eliot a été fiancée au capitaine Wentworth mais s'est laissée convaincre par Lady Russel une amie de sa mère, quelqu'un pour qui elle avait beaucoup d'estime, de rompre son engagement avec celui-ci en raison de son manque de fortune. Cette rupture a été d'autant plus douloureuse et amère pour elle que quelques années plus tard la situation et la fortune du capitaine étaient faites. Et puis bien des années plus tard alors qu'elle pensait que tout était oublié et fini, le hasard place une fois encore le séduisant capitaine Wentworth sur son chemin. Est-il réellement trop tard ?
C'est à se demander si ce roman n'est pas le plus autobiographique de Jane Austen qui elle aussi s'est vue refusée un mariage avec un jeune homme trop pauvre qui deviendra riche pourtant quelques années après la rupture. On y retrouve néanmoins tous les ingrédients austeniens, des amours qui paraissent impossibles ou contrariés, des promenades dans la nature ou près de la mer, la société aisée de Bath, les petits travers et ridicules de celle-ci et l'amour avec un grand A. Ici, le thème serait la deuxième chance d'atteindre le bonheur malgré les erreurs de jugement du passé. En tout cas, elle est bien sympathique cette Ann bien décidée finalement à obtenir ce qu'elle souhaitait depuis le début : épouser le capitaine de son coeur.