Ed Actes Sud/210p
Trad (Hébreu) : Rosie Pinhas-Delpeuch
Quand on a une crise d'asthme on manque d'air. Quand on manque d'air, on a du mal à parler. La phrase est bloquée par la quantité d'air qu'on peut sortir des poumons. C'est bien peu, environ trois à six mots. Ça inspire du respect pour le mot. On passe parmi les tas de mots qui vous viennent à l'esprit. On choisit les plus importants. Et pourtant ils vous coûtent. Ce n'est pas comme les gens sains qui sortent tous les mots accumulés dans leur tête, comme on sortirait des poubelles. Pendant une crise quand quelqu'un vous dit « je t'aime » ou « je t'aime beaucoup », il y a une différence. Celle d'un mot. Et un mot c'est beaucoup parce que ça peut être « s'assoir » , « Ventoline » ou même « ambulance » (extrait)
Un bon recueil de courtes histoires, certaines se répondant les unes aux autres, tristes, amusantes, parfois surréalistes. Il semble que l'auteur ait un univers bien particulier, et ces récits m'ont suffisamment intéressée pour me donner envie de lire ses autres titres. On y croise un malheureux magicien dont les tours avec un chapeau et un lapin n'intéressent plus les enfants, des frère dépressifs et suicidaires, un singe de laboratoire, et beaucoup d'autres. Comme toujours dans ce type de recueil, il y a des histoires qui n'accrochent pas, d'autres qui plaisent de suite parce qu'elles vous parlent plus. C'est étonnant, cela donne parfois à réfléchir, en voilà une bonne surprise.