6 janvier 2007
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UN BLUES DE COYOTE de Christopher MOOREEd Série Noire Gallimard/394pTrad : Luc BarangerSam a coupé tous les ponts qui le reliait à ses origines crow depuis qu’il a du fuir après avoir accidentellement tué un agent de police sur la réserve indienne. Depuis ; il est devenu Sam Hunter et vit plutôt bien à Santa Barbara Seulement voilà, tout petit il a été initié par un vieux chaman indien son oncle aux rituels anciens et depuis il est sous la protection de Coyote, un dieu roublard, pas toujours malin, mais diablement perturbateur. Et Coyote s’est immiscé dans la vie de Sam et semble décider à la lui rendre impossible.Difficile de trouver un qualificatif pour décrire l’incroyable capharnaüm qu’est ce roman. Voilà donc notre respectable Hunter qui avec un dieu se lance à la poursuite d’une jeune femme elle-même à la poursuite d’un gang de motards (gros bras, petits cerveaux), qui ont enlevé son bébé jusqu’à Las Vegas où ils font la connaissance d’un incroyable géant noir, responsable sécurité dans un casino et qui s’appelle Menthol, et le tout dans une ambiance délirante où on est bien obligé de croire que le drôle d’indien qui accompagne Sam est réellement Coyote le dieu farceur de la cosmogonie des crows bien décidé à se marrer un bon coup dans ce monde humain dont il, ne comprend pas toujours toutes les subtilités. Et oui, la grande force de ce roman c’est qu’on vous pose une base surnaturelle comme si elle allait de soi et elle ne sera jamais remise en question tout le long du récit. On a même droit aux plus hilarantes légendes indiennes sur la vie de ce dieu coyote et ses frasques. C’est drôle, pétillant, avec des personnages que l’on suivrait jusqu’au bout du monde et une histoire rebondissante à souhait. C’est à se demander ce que ce roman fait dans une collection polar vu qu’il n’est guère question d’enquête criminelle mais qu’importe c’est tellement bien que forcément, c’est obligé, je lirai les autres romans de cet auteur. Ce roman va faire l’objet d’une réédition en poche chez Folio, ne le manquez pas.Vieux Bonhomme Coyote décide de façonner le monde« …Avec la boue il modela des hommes et des femmes aux corps élancés. Vieux Bonhomme Coyote fut satisfait de son travail. « Je les appellerai les Absarokees dit il ce qui veut dire Les Enfants de l’Oiseau à Gros Bec. Un jour des Blancs qui n’y connaissent rien viendront et les appelleront des Crows. »Mais que vont-ils manger ? demanda l’un des canardsIls sont nus comme des vers, reprit un autre Avec quoi comptes tu les vêtir ?C’est vrai ajouta un troisième ils sont beaux mais crèveront de froid.Vieux Bonhomme Coyote mesura à nouveau combien il ne pouvait pas encadrer les canards. Alors il reprit de la boue et confectionna un curieux animal à grosse fourrure doté d’une paire de corne.Voilà dit-il, ils trouveront tout ce dont ils ont besoin chez cet animal. Je vais l’appeler Bison.Le quatrième canard avait assisté à tout cela en fumant une cigarette. (extrait)