3 juin 2007
7
03
/06
/juin
/2007
11:26
INDIAN CREEK de Peter FROMMUn hiver dans les rocheusesEd Gallmeister/266pTrad : Denis Lague-Devoldère
Les œufs des saumons mènent à tout même à une carrière littéraire. C’est ce qui est arrivé à Peter Fromm auteur de nouvelles et romancier. Alors qu’il était un jeune étudiant en biologie animale et ne sachant pas quoi faire de son existence, il a l’idée farfelue d’accepter l’offre de travail du ministère des eaux et forêts dans un projet de réinsertion du saumon dans les cours d’eau. Sa mission s’il l’accepte : passer seul sept mois dans les rocheuses, à Indian Creek et veiller sur des millions d’œufs de saumon implantés là. Pauvre inconscient ! Le crâne bourré de lectures sur les trappeurs et aventuriers du grand Nord, Peter Fromm est certes plein de bonne volonté mais il n’a aucune expérience réelle des hivers rigoureux sous une tente, seul sans personne vers qui se tourner en cas de problème (le téléphone marche une fois sur dix et de temps en temps la radio capte une émission), bref quand il le voit débarquer avec son chien, les gardes forestiers ont des doutes sur les chances qu’il a de s’en sortir vivant et sain d’esprit. Il y parviendra et en plus il en profitera pour raconter avec une plume alerte et pleine d’humour son expérience qui lui aura ouvert d’autres horizons, et une carrière d’auteur. En fait, c’est même tellement bien écrit que je suis très impatiente de découvrir les œuvres de fiction de cet écrivain tant j’ai eu le gros coup de cœur pour ce livre. Si c’est aussi bien fichu que celui-là, je prends de suite. Ce n’est jamais ennuyeux, les descriptions de la faune et de la flore sont d’une grande richesse, en fait vous y êtes. Oui moi aussi j’ai eu froid pendant une bonne partie du récit. Seul bémol, mon peu de goût pour la chasse font que certaines descriptions de cette activité me sont restées sur l’estomac mais ne sont pas vraiment choquantes dans le contexte où l’auteur a besoin de se nourrir. Et puis de temps en temps, des gens viennent près de son camp, il reçoit du courrier de sa famille (chapitre fantastique où l’auteur se décrit comme un gamin le matin de Noël avant d’ouvrir ses cadeaux). Un récit humain, tendre et humoristique (la séance du premier abattage d’arbre est exceptionnelle dans le genre) à ne pas rater.Chinook a aimé aussi.