3 octobre 2006
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Le prix chimérique, le retour. Un mois s’est écoulé et il est temps que le nouvel élu de septembre fasse son apparition. Déjà des millions de visiteurs trépignent d’impatience dans l’attente de savoir ce qui pour le mois de septembre va remporter cette palme prestigieuse et je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Le prix chimérique du mois de septembre est attribué à ….SUNK de David CALVO et Fabrice COLINEd Les moutons électriques éditeur/189pIllust : Arnaud Cremet
Un livre pour ne pas changer et encore un livre qui comme le précédent prix sort un peu de l’ordinaire. Tout d’abord je ne résiste pas au plaisir de vous livrer l’avis de l’éditeur qui vaut à lui seul un prix de la bonne rigoladePRESENTATION DE L’EDITEURSunk est un monde qui coule. On ne sait pas très bien si c'est l'eau qui monte ou si c'est l'île qui descend, mais soyons honnête, ça ne change pas grand-chose au problème : les habitants paniqués grimpent vers des hauteurs toujours plus étroites et mal fréquentées, et le processus de destruction suit inexorablement, son cours. Sous l'œil attentif du mystérieux Sémaphore, Arnaud et son frère Sébastien (mythomane imaginatif et magicien complexé) font comme tout le monde : ils sauvent leur peau. Dans un univers d'Orques épaulards, de bateaux en pierre, de canards et de bicyclettes rouillées, ils rivalisent d'inventivité pour retarder l'inéluctable - en inventant des religions, par exemple. Ou en se mouchant. Mais face à la mer hérissée de dents pointues, face à la Roue De la Fortune Tueuse, face surtout à l'ineptie congénitale de leurs compatriotes, nos amis ont-ils la moindre chance ? Inutile d'envoyer des SMS, c'est pas vous qui décidez.Inspirée par des écrivains français oubliés depuis longtemps, parfaitement documentée, hantée par les fantômes de Jacques Tati, Marcel Pagnol et Robert
E. Howard, cette parabole initiatique, contenant de vraies recettes de pizza inédites, trimbalera le lecteur téméraire de villes boueuses en révélations fracassantes, avec en son cœur une seule devise: si le naufrage est inévitable, détends-toi, ami, et, reprend donc un Picon bièreBIOGRAPHIE DES AUTEURSDavid Calvo & Fabrice Colin ont soixante-trois ans. On les dit sensibles, pères de famille ou sans domicile fixe. Ils ont à leur actif quantité de choses écrites ou dessinées. Ils ont, depuis l'écriture de ce livre, abandonné toute volonté de croire en [insérez ici votre philosophie favorite].Et donc Sunk est un petit roman de fantasy burlesque, où il vaut mieux oublier tout sens de la logique et abandonner l’idée que le texte mène à quelque chose de cohérent. Cela ressemble plus à un état hallucinatoire avec des personnages improbables et des situations limites invraisemblables mais en attendant qu’est ce qu’on s’amuse. Apparemment les deux auteurs et l’illustrateur qui les accompagne dans leur délire ont décidé de lâcher totalement la barre et de voir jusqu’où on peut aller dans le nimportequoiesque…tout en créant un petit univers qui a quand même une logique (qui ne ressemble pas à la notre de logique c’est sûr). C’est un livre qui ne plaira pas à tout le monde surtout dans son aspect grandguignolesque et dont il vaut mieux ne pas attendre quelque chose de traditionnel dans le traitement des personnages et leur évolution. Allez petit extrait parce que celui-là, il m’a bien fait rigoler quand mêmeARNAUDAu moins ce qui est bien avec les gogols qu’on se trimbale c’est que s’il y en a un qui meurt, on sera pas triste. Ah et laissons tomber ce nom débile de Team 6 ok ? Je sais ce que pense Sébastien :ils sont gentils. Mais entendons-nous bien, mon frère croit que le monde entier est gentil Vous saisissez ? Mon frère serait prêt à rouler une pelle à un requin. Rien ne prouve d’ailleurs qu’il ne l’ait jamais fait. Ne me demandez pas comment s’appellent ces connards. Ne me demandez rien sur notre prétendue mission, les noms des autres équipes et les plans sur la comète. Nous marchons à la queue leu leu sur un sentier à flanc de montagne, un petit chemin bordé d’herbes folles où d’autres sont passés avant nous. D’un commun accord avec moi-même, j’ai décidé que nous laisserions nos concurrents prendre de l’avance. C’est ce qu’on appelle un mouvement stratégique. Donc nous montons. Sébastien ouvre la marche, il a Gadd sa putain de Taupe dans sa poche. Le nain est derrière, il cause avec l’amazone. M’est avis qu’il voudrait bien se la taper. M’est avis qu’elle n’est pas contre. Après tout pourquoi pas ? Derrière le nain et la conne il y a moi. Derrière moi, il y a le grand barbare avec son armure débile, quel boulet celui là, l’autre ravagé qui parle tout seul, le vieux qui parle tout seul aussi, celui avec les diplômes, quels diplômes, de quoi tu parles, Faculté de Lettres du Quartier Latin Village ? Pitié…et puis il y a Bob, ce bon vieux Bob et ses bottes qui se retourne toutes les cinq minutes pour embrasser notre Village du regard comme si c’était la dernière fois, ce qui est certainement le cas (extrait).