Le cycle de DUNE de Franck HERBERT :
DUNE
LE MESSIE DE DUNE
LES ENFANTS DE DUNE
L'EMPEREUR DIEU DE DUNE
LES HERETIQUES DE DUNE
LA MAISON DES MERES
Ed Pocket
Trad : Michel Demuth/Guy Abadia
Format poche
Genre : sf culte
Comme quoi tout arrive, lors de mon défi personnel de relecture en 2008 j'avais inclus le cycle de Dune de Frank Herbert, et si la relecture avait bien eu lieu, j'ai tardé et tardé à faire un billet dessus. Je n'ai pas arrêté de modifier, ajouter, changer des passages durant l'année sans jamais être satisfaite de ce qui en sortait. Mais bon, la gestation a assez duré, il est temps d'accoucher. Ce n'est pas vraiment parfait et je pense que ce ne le sera jamais. Au vu de la taille du document d'origine une publication en plusieurs parties s’impose.Finalement, un an quasi jour pour jour après ma relecture, voici enfin ce que je peux en dire.
Sommaire
I Introduction : moi et Dune une longue histoire d’amour
II Les livres
1 Le contexte
2 Résumé des épisodes
3 Pour bien débuter
4 Le récit
5 Les personnages
IV Conclusion : vous aussi vous pouvez aimer Dune
I Introduction : moi et Dune, une longue histoire d'amour
La première fois que j'ai lu Dune, c'était pour comprendre quelque chose à l'adaptation cinéma de David Lynch qui était passé un soir à la télévision et où je n'avais pas saisi grand chose. Et donc après un emprunt à la bibliothèque, je me suis confortablement installée, bien calée contre mes oreillers, et c'était parti. Et bien parti parce qu'au bout de dix pages j'avais quitté mon lit, ma maison, la planète terre, j’avais fais une plongée directe dans l’univers de Dune et je n’étais pas prête à en ressortir.
Totalement déconnectée de mon quotidien, j’ai senti crissé le sable d’Arrakis sous mes pieds, j’ai manqué suffoqué sous la chaleur impitoyable de cette planète, j’ai appris à marcher sur le sable comme un fremen, à porter le distille, je ne faisais pas ma finaude quand il a fallut chevaucher le faiseur la première fois, je suis tombée amoureuse de Duncan Idaho (Paul était trop jeune pour moi et puis bon déjà casé), je me suis droguée à l’Epice (avec option orgie dans les sietch), j’ai participé à la bataille finale contre l’Empereur,j'ai regretté de ne pas savoir jouer de la balisette à neuf cordes comme Gurney Halleck. j’ai découvert de nouveaux métiers d’avenir : Mentat, Diseurs de vérité, Navigateurs de la Guilde, Planétologiste ..etc..: («Quand je serai grande, maman, je serai une Bene Gesserit ! Passe ton bac d’abord ! »), Après un tel voyage ce fut très dur de revenir à la réalité et réintégré le XXème siècle.
J’ai enchaîné immédiatement avec l’intégrale du cycle et avec autant de passion. J’étais si bien immergée que pendant les quatre mois qui ont suivi la dernière page du dernier tome lu, je n’ai rien pu lire d’autre. Tout était fade, insipide, sans intérêt. Dune m’aura ouvert toute grande la porte de la sf (comme Tolkien le fera pour la fantasy un peu plus tard) et reste parmi les livres que je relis régulièrement.
Car le cycle se prête très bien à la relecture. A chaque fois, j’y découvre un aspect que je n’avais pas vu la précedemment, certains personnages que je trouvais antipathiques deviennent des amis, et si la trame de l’intrigue ne laisse plus de surprise, cela permet de se focaliser sur plein d’autres aspects du récit. On peut aborder le cycle sous plein d’angles différents : la religion, la politique, l’écologie, la sociologie, l’économie, et j’en oubli. Je l’ai même tellement re-re-re-relu que finalement la relecture en VO n’est pas compliquée du tout.
C’est le Livre Univers par excellence où rien n’est laissé au hasard. Chaque aspect de ce monde est cohérent avec les autres et ajouté les uns aux autres (histoire, langues, cultures, philosophies, religions économie, légendes, etc…), ils donnent de la profondeur et une sorte de réalité matérielle au récit renforcée également par les appendices en fin de volume du 1er tome avec cartes, généalogies, glossaire, etc…Comme l’histoire se prolonge sur des milliers d’années, l’évolution de l’univers est pris en compte dans tous ses aspects également. Il n’est pas rare que les gentils d’un tome soit les méchants de l’autre (je schématise beaucoup mais c’est l’idée) et inversement. Rien n’est figé dans le récit comme dans le monde réel, tout change.
Extrait de Sur la Route de Dune : (Frank Herbert écrit à un fan) «
Et puis j’ai choisi de finir d’une façon non hollywoodienne pour que le lecteur quitte l’histoire en emportant des fragments avec lui. Je ne voulais pas qu’il se
sente noué bien proprement avec des fragments de souvenirs qu’il allait oublier dix minutes après. La désinvolture fait partie de nos tares modernes. Je n’écris pas avec désinvolture et je serai
navré d’apprendre que quelqu’un m’a lu avec désinvolture. Je crains d’être présomptueux mais je ne porte aucun jugement moral sur ma technique d’écriture. Bonne ? Mauvaise ? Indifférente ? Je
revendique les trois. C’est aussi qu’elle contient ce que j’appelle des « niveaux verticaux » dans lesquels le lecteur peut pénétrer. On choisit un niveau pour le suivre durant toute l’histoire.
A la relecture vous pouvez choisir tel ou tel autre niveau et découvrir quelque chose de « neuf » dans l’histoire. Cela n’est pas une chose qui peut être soumise à analyse. Il n’existe pas de
vérité que l’on peut découvrir ainsi. Extrait (lettre à un fan, La route de Dune F. Herbert, B. Herbert et K.J Anderson)
A suivre...