26 novembre 2006
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Dans les livres, il est aussi parfois question d’art. Que ce soit pour raconter l'histoire d'une oeuvre, pour une réflexion autour de l'artiste, d'un art particulier, qu'il soit un moyen thérapeutique, voici une petite sélection.L'ENFANT BLEU de Henri BAUCHAULE JUDAS DE LEONARD de Leo PERUTZed Phébus/245p1498, Milan Leonard de Vinci travaille à sa célèbre Cène et cherche en vain l'homme qui pourrait représenter Judas dans la Cité. Parallèlement Joachim Behaim négociant allemand tombe amoureux d'une belle jeune fille qui se trouve être la fille d'un prêteur sur gage avare devant de l'argent au négociant...Enfin, nous pouvons donner un nom au Judas représenté sur la cène et le crime que commet le modèle est à la hauteur du personnage biblique. Pas de grande épopée, de foules de personnages s'entrecroisant au gré des chapitres, d'intrigues multiples et de digressions sur les moeurs de l'époque ici, non juste un petit récit intimiste qui se déroule sur une courte période que vient éclairer la figure de Leonard De Vinci faisant office d'observateur de la nature humaine.LA TRILOGIE CORNISH de Robertson DAVIESLES ANGES REBELLESed Payot/411pDans la vie studieuse et monotone du collège St John, survient deux évènements : l'apparition d'un manuscrit inédit de Rabelais et le retour de Frère John. Deux érudits se disputent le manuscrit Hollier et McVarish, l'assistante d'Hollier est amoureuse, et Frère John vit de son mieux sa condition de parasite.On trouve de tout dans ce roman, on y parle de lutherie, de vie monastique, du monde de la magie, on croise des universitaires se lançant dans des recherches curieuses, un collectionneur décédé dont l'héritage est un vrai casse tête, un authentique meurtre et un suicide, bref, c'est dense, foisonnant, et une fois de plus on ne s'y ennuie pas du tout. On apprend beaucoup de chose sur une technique très spéciale dans l'art de restaurer les violons (si c'est authentique, c'est ahurissant ce que l'on peut faire avec du crottin de cheval), sur Paracelse et Rabelais, et tout cela sans jamais perdre la trame du récit.UN HOMME REMARQUABLEed de L'Olivier/476pQui fut Francis Cornish ? Dans Les anges rebelles, sa mort et surtout son testament sont à l'origine d'une bien curieuse affaire. Ici, dans le 2ème volet de la trilogie de Cornish, il devient personnage principal. Alors qui était réellement cet homme : un mécène ?, un amateur d'art reconnu dans le monde entier ?, un peintre à la vocation contrariée? un espion ?, un génial faussaire ? Et surtout en quoi était-il un homme remarquable ? C'est ce à quoi l'ange Zadkiel et le démon Meimas chargés de sa biographie doivent répondre.Flamboyant, encore mieux que le précédent, entrez dans le monde imaginaire de Francis Cornish qui se révèle très tôt et ce dès l'enfance avoir un monde intérieur très riche. Voici, donc une biographie commentée par Zadkiel et Meimas d'un homme à qui était promis le destin d'être remarquable. De l'enfance à Blairlogie au Canada, aux études, à l'Europe et la guerre 39-45 côté services des renseignements britanniques, Cornish poursuit donc sa trajectoire voulue par son daïmon personnel Meimas attaché à sa personne dès sa conception. Comme d'habitude l'auteur arrive à nous faire entrer sans problème dans son univers et surtout il nous le fait aimer. On retrouve également avec plaisir certains personnages de la trilogie de Deptfort qui font quelques apparitions.LA LYRE D'ORPHEEed de L'olivier/446 pLa fondation Cornish se décide à financer le projet d'étude d'une étudiante en musicologie : monter un opéra d'E.T.A Hoffman inachevé sur le thème des légendes arthuriennes. Et c'est le début d'une série d'évènements où l'on revisite la mythologie arthurienne, où le fantôme d'Hoffmann commente depuis les limbes la création de l'oeuvre où l'on reparle de Parlabane, où certains secrets de Francis Cornish finissent par refaire surface.Fin de la trilogie Cornish. C'est toujours aussi fou quand on le sort du contexte et toujours aussi crédible et réaliste quand on lit l'histoire. Bien que je le trouve un ton en dessous du tome précédent, la conclusion de cette trilogie est tout à fait satisfaisante et j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture. Une belle réflexion sur le mythe et les archétypes du mythe et l'art.LE TEMPS OU NOUS CHANTIONS de Richard PowersLE VALET DE PEINTURE de Jean-Daniel BALTASSATed Robert Laffont/318p1428, Johannes Van Eycks se voit attribuer la mission de partir au Portugal faire le portrait de l'infante Isabel que son maître le duc de Bourgogne veut demander en mariage. Mais, une autre mission plus personnelle lui est confiée peindre un portrait qui révélera l'état le plus intime de la future épouse. Car peut-on à 30 ans être belle et vierge ? Mais Dona Isabel est une femme d'une grande intelligence et va imposer au valet de peinture Van Eyck de peindre la seule vérité qu'elle acceptera de dévoiler au monde et à son futur époux. Ce portrait fera de Van Eyck le prince des peintres.L'auteur offre un dialogue tout en finesse et intelligence entre la future duchesse et le valet de peinture. Isabel acceptera t-elle enfin de montrer son visage qu'elle cache sous un voile ? Van Eyck parviendra t-il à répondre au défi qu'elle lui a lancé afin de la convaincre de se laisser peindre ? Avec une intrigue sommes toutes très simple, l'auteur offre une intéressante réflexion sur l'art, sur les émotions suscitées par la peinture. Qu'est ce que peindre vrai ? Il montre également, les relations que l'artiste entretient avec le prince qu'il sert. Quel que soit son génie, il n'en reste pas moins un valet.Et pour d’autres idées de lecture rendez-vous chez Papillon.